Lettre ouverte au Dr Cheikh GUEYE (Facilitateur du Dialogue national)

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Lettre ouverte au Dr Cheikh GUEYE (Facilitateur du Dialogue national)

Lettre ouverte au Dr Cheikh GUEYE
Facilitateur du Dialogue national

Cc : Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar FAYE
Président de la République du Sénégal

Par : Mame Bineta DIOP

Date : 2 juin 2025

Objet : données numériques sur la participation des jeunes et des personnes en situation de handicap aux instances de prise de décision


                 Monsieur le facilitateur du dialogue national,

Je m’appelle Mame Bineta DIOP, conseillère municipale, secrétaire élue à la Commune de Yoff. En outre, je joue le rôle de facilitatrice à Comdev Africa. En effet, Comdev Africa est une organisation membre du Consortium Jeunesse Sénégal et œuvre pour la promotion de l’économie sociale et solidaire en Afrique.

Monsieur le facilitateur,
En effet, les jeunes ont entendu votre appel lors du lancement de la plateforme Jubbanti dans lequel vous disiez, je cite : “le destin démocratique de notre nation ne se déroulera pas dans nos salons, mais dans la vérité de la parole collective.” fin de citation. Je suis convaincue que vous y croyez fermement. C’est pourquoi vous êtes venu à notre rencontre le 23 mai 2025 au CJS. Nous vous en remercions vivement.

Je tiens ensuite à saluer la mise en place de la plateforme numérique Jubbanti, chargée de recueillir les contributions de nos concitoyens sur le dialogue national. Par ce geste, le Sénégal respecte son engagement au PGO (Partenariat pour le Gouvernement Ouvert) à laquelle la commune de Yoff est la seule localité qui a eu à adhérer au volet local hormis la Ville de Dakar. Plus précisément, il s’agit de l’engagement 8 relatif à la participation citoyenne.

Dès lors, j’exhorte la jeunesse à contribuer positivement au dialogue national via cette plateforme. Selon  le recensement de 2023 de l’ANSD, au Sénégal, les jeunes de moins de 35 ans représentent 76% de la population. De mon point de vue, ce poids démographique devrait se refléter dans la partie résultat du rapport de la contribution citoyenne sur le dialogue national.
Chers camarades, pour atteindre cet objectif, je vous conseille de donner votre opinion par ce lien en vue d’améliorer le système politique sénégalais sur https://jubbanti.sec.gouv.sn

À titre d’exemple pour illustrer le poids démographique de la jeunesse en matière électorale, les résultats du recensement de 2023 illustre que les jeunes de 18 à 35 ans représentent 28,8%. En ce qui me concerne, j’ai pris part à un atelier sur la participation des jeunes à l’élaboration des politiques publiques en date des 12, 13, 14 mai 2025. J’avais intégré le groupe intitulé MASEBU (Mali, Sénégal, Burkina), qui a travaillé sur le thème :”faible participation des jeunes aux instances de prise de décision”. A la fin de nos travaux, il a été décidé de réserver un quota de 30% de jeunes dans les instances électives et semi-électives, ce qui est tout à fait impossible.


En effet, à un moment je me suis interrogée sur la définition du mot “jeune”. Cependant, en se référant à la Charte africaine de la jeunesse, les jeunes sont les personnes âgées de 15 à 35 ans. Selon la charte, l'âge pour le droit de vote est déterminé par la législation de chaque pays membre de l'Union africaine. Notre pays le Sénégal consacre l’âge de vote à 18 ans.

Monsieur le facilitateur, 
Il y a lieu de remarquer que cette jeunesse qui est l’espoir de demain a besoin de formation soutenu notamment dans le domaine du numérique qui constitue l'avenir de demain.

Monsieur le facilitateur,
De mon humble avis, comme à l’exemple de la parité, la jeunesse sénégalaise devrait disposer d’un quota minimum de 20 jeunes sur chaque liste présentée par parti politique en matière d’élections législatives et locales sous peine d’irrecevabilité. Nous sommes disposé à participer au dialogue pour défendre notre position sur la question.

Monsieur le facilitateur,

La réussite des jeux olympiques de la jeunesse doit préoccuper toutes les franges de la population sénégalaise mais plus particulièrement la jeunesse de notre pays. A ce sujet, je propose au cours des jeux la tenue d’une conférence autour du thème Collectivités Éducatives et Olympisme : cultivons la pratique du respect de nos valeurs.

Monsieur le facilitateur, 
La culture du vivre ensemble devrait être enseignée du préscolaire à l’université. De même la culture du donner et du recevoir devrait animer chaque citoyen sénégalais, vive la communauté ! De vous je reçois, à vous je redonne ainsi se remplit la vie de chacun. Par conséquent, j’invite la jeunesse à méditer sur le sens de cette chanson en CE. Aussi, je lance un appel à cette jeunesse : chers compatriotes, le fichier électoral est ouvert, veuillez vous y inscrire avant la date de clôture.

Monsieur le facilitateur,
La question de la paix doit être une préoccupation majeure des États au Sahel et des citoyens. L’insécurité au niveau du Sahel doit trouver solution rapide. Le règlement de cette question se passera certainement autour d’une table et non à travers des guerres et des soulèvements armés encore moins du terrorisme.
Tous les conflits à travers le monde doivent trouver un règlement à l’amiable. Pour une paix durable, Israéliens et Palestiniens doivent accepter la solution en deux (2) états. Par conséquent j’invite les parties prenantes sous la conduite des Nations unies à se réunir autour d’une table pour mettre en œuvre les bases d’une paix durable. Il en est de même pour la question ukrainienne. Dans tous ces conflits, la majeure partie des pertes en vie humaine sont constitués par des jeunes.

Monsieur le facilitateur, 
Le slogan du Consortium Jeunesse Sénégal se résume en un triptyque : Bokk, Jang et Liggey. Bokk pour dire inclure et avoir accès. Jang pour dire apprendre et Liggey pour dire travailler. Dans ce cas de figure, oublier les personnes en situation de handicap serait une erreur fatale.
 

Selon l'ANSD, en 2023, le taux de prévalence du handicap est estimé à 7,3%. A mon avis, un quota minimum de 5 personnes en situation de handicap par liste serait adéquat sous peine d’irrecevabilité. Ceci concourt à respecter l’article 4 de la Loi d’orientation sociale N°2010-15 du 6 juillet 2010 qui dit que l’Etat et les Collectivités Locales, dans leurs ressorts respectifs, assurent la pleine et entière participation des personnes présentant un handicap à la vie sociale, économique et culturelle de la Nation.
 

Cet article est conforté par l’article 43 qui dit que les organisations des personnes présentant un handicap légalement reconnues agissant dans le domaine et de la protection des droits desdites personnes, sont consultées pour donner un avis sur toutes les questions se rapportant au handicap et notamment dans la conception, la mise en œuvre et l’évaluation des politiques et programmes en faveur des personnes présentant un handicap.

Monsieur le facilitateur,
Également, l’article 29 instituant la participation à la vie politique et à la vie publique de la Convention relative au droit des personnes présentant un handicap que le Sénégal a ratifié mérite d’être prise en compte. Les idées convergent vers le bulletin unique. Pour le vote des personnes non-voyantes ou malvoyantes, un système numérique garantit plus de transparence. N’omettons pas un traducteur en langage des signes lors des séances plénières et des adresses à la Nation du Président de la République.

Monsieur le facilitateur,
Je terminerai par dire ceci. Je voudrais que la jeunesse et les personnes en situation de handicap aient accès voire inclus dans les instances de prise de décision. A terme, ces franges de la population auront capitalisé un savoir-faire et une expérience pour apporter leur pierre à l’édifice de notre cher pays le Sénégal.


Je vous remercie.

Mame Bineta DIOP
Conseillère municipale à Yoff
Facilitatrice à Comdev Africa